La législation française dans le solaire
Le solaire en toiture pourrait, à lui seul, couvrir jusqu’à un quart de la consommation électrique française d’ici 2050, selon les scénarios de RTE et Enerdata. Source d’énergie locale, sobre en foncier et désormais compétitive, il s’impose comme l’un des leviers majeurs de la transition énergétique française.
Un gisement encore largement sous-exploité
Cette progression pourrait être atteinte sans nouveaux terrains, uniquement grâce à la valorisation du bâti existant.
Un potentiel énergétique colossal
En 2024, la France comptait 13,5 GW de puissance solaire installée sur les toits, produisant environ 14 TWh d’électricité chaque année (source : RTE et Enedis, 2024). Les projections du cabinet Enerdata estiment qu’à l’horizon 2050, ce chiffre pourrait atteindre 125 TWh, avec un coût de production moyen estimé à 0,15 €/kWh, compétitif face aux énergies fossiles.
À l’échelle européenne, près de 65 % de la puissance solaire installée provient déjà des toitures (source : SolarPower Europe, 2024). La dynamique est donc bien engagée, et la France dispose encore d’une belle marge de progression.
Les installations solaires sur bâtiments permettent de réduire la facture énergétique tout en stabilisant les coûts dans le temps.
Pour les entreprises comme pour les particuliers, l’autoconsommation devient un outil de résilience économique face à la volatilité du prix de l’électricité.
Du côté des gestionnaires de réseaux, ces productions locales allègent les infrastructures et réduisent les pertes énergétiques.
Le solaire décentralisé contribue ainsi à un réseau plus souple, plus équilibré et plus résilient.
Les panneaux légers ou flexibles offrent une alternative intéressante, mais restent encore marginalement déployés. Un soutien public ciblé (subventions, crédit d’impôts, simplification des procédures) pourrait accélérer leur adoption, notamment dans le tertiaire et la logistique.
Un modèle économique en pleine mutation
Cette évolution encourage la consommation locale et l’investissement dans le stockage, mais suppose une adaptation des usages et une maitrise accrue de la gestion énergétique.
En France, cette transition s’inscrit dans la logique européenne de la directive RED II, encourageant la flexibilité et l’autoconsommation collective.
La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) fixe un cap ambitieux – 100 GW de solaire d’ici 2050, dont près de 57 % sur toiture (tous segments confondus) – mais réalisable, à condition de garantir stabilité réglementaire et visibilité économique.
Les débats sur la place du nucléaire, la solarisation obligatoire des bâtiments neufs, et la révision de la PPE illustrent l’importance de maintenir un cadre clair et durable pour la filière.
Avec un potentiel supérieur à 125 TWh par an, il peut devenir un pilier du mix énergétique français et contribuer significativement à la neutralité carbone d’ici 2050.
Pour y parveni, la France doit :
- accélérer l’innovation technologique (stockage, panneaux légers, toitures solaires intégrées, gestion intelligente),
- simplifier les démarches et renforcer le soutien institutionnel,
- et maintenir une vision politique durable et de long terme de la transition énergétique.
